Gressan.
Ancienne maison forte de La Bagne, du Xème siècle, était détenue selon De Tillier, par une famille noble De Balnea. On ne sait pas comment cette demeure passa à Gandulphe et Ermemberge ou Ermengarde parents de Saint Anselme, Archevêque de Cantorbéry. Selon certains historiens c’est dans cette demeure que serait né Saint Anselme, pour d’autres ce serait dans la maison principale à Aoste.
De l’incendie qui ravagea le château, il ne reste de celui-ci qu’une tour carrée qui se dresse au-dessus des maisons, une cour avec un porte voutée en arc d’ogive, et des éléments de maçonnerie avec des fenêtres et fentes.
De cet incendie qui détruisit le château, le chanoine Joseph Croset-Mouchet écrit dans son livre sur la vie de Saint Anselme:
Des bruits vagues et confus rattacheraient à cette époque, et au séjour que saint Anselme fît alors dans sa patrie, l'incendie qui consuma le château de La Tour, en Gressan, et qui ne laissa debout que la grande tour carrée et quelques pans de muraille.
Nous croyons plus vraisemblable que cet événement arriva plus tard. Une tradition populaire que nous avons recueillie sur les lieux, et de la bouche d'un vénérable vieillard, donne une cause tout opposée à cet incendie. Quelque temps après la mort du saint archevêque, et après la dispersion de la famille de sa sœur Richera, il ne restait dans la vallée d'Aoste que des parents collatéraux.
Les biens héréditaires de la famille de saint Anselme furent alors partagés entre ces héritiers, et comme ils ne purent jamais se mettre d'accord sur la possession de La Tour, que chacun voulait avoir dans son lot par respect pour le grand saint dont elle portait le nom, il arriva que, pour trancher toute contestation, un inconnu y mit le feu qui incendia toute l'habitation, sauf la grande tour carrée. D'autres disent que l'incendie qui ruina ce château et ses fortifications, arriva entre le XIe et le XIII" siècle, lorsque les invasions des barbares firent d'Aoste et de ses environs un monceau de ruines, selon ce que rapportent les anciennes chartes de ce temps."